Les jours s’endurent
Je n’ai rien à dire des jours, comme s’ils étaient des jours de défunts. De ces jours où les hommes s’habillent en noir et portent des fleurs, qui puent la mort, à la boutonnière des tombeaux de souvenirs.
Je n’ai rien à dire des jours. De ceux où j’ai vu le soleil, la neige, le gel ou le gris. Ils avaient le froid sur eux jusque dans moi. Les os repliés sur eux même pour me tenir chaud au corps.
J’ai dormis dans mille lits. Ceux de mes rêves. Ceux de mes souvenirs, ceux de mes rivières de solitude. Et ceux de mes draps. Mes nuits furent des nuits. Des nuits grasses, qui avaient la grâce de garces débraillées.
Je me suis fais un baldaquin, un jumeau, un bateau, un rotin, un ancien et le mien. Je les ai embrassé de long en large de mes travers.
J’avais besoin de paix. D’ailleurs je n’en ai pas fini.