J’y ai pensé.

Aujourd’hui ce fut une journée bleu marine. J’y ai pensé. Je me suis mise en colère de m’être fait baisée comme ça. J’ai planqué mon téléphone pour ne surtout pas l’utiliser. Je l’aurai bouffé je crois. C’est monté d’un seul coup cette brûlure intérieure. Ça me rongeait. Alors j’ai lessivé tout ça. J’ai pris mon temps. A chaque fois que je pensais à monsieur bleu marine. Je m’obligeais à me concentrer sur ses mains. A chaque fois que l’envie me prenais de lui téléphoner pour lui dire que j’étais en colère en lui farcissant sa boite vocale de grenaille à marcher, je pensais à ses mots au creux de mon cou. J’ai remonté le temps comme ça. Je suis sortie de cette bataille sans qu’il sache que j’avais envie de le bouffer tout cru. Pour finir j’ai fait et refait l’amour toute la journée dans mes souvenirs. J’ai pensé aux caresses qui me faisaient vaciller sous une cascade de frissons. J’ai pensé à son sexe gonflé d’envie entre nous deux. J’ai pensé à ses fesses assises dans notre désir. A l’odeur de l’huile de massage, à sa coulure liquide dans mon dos, à ses mains pleines de moi, à ses bras qui me serraient puissants, à sa peau lisse, à son sourire plein de baisers. J’ai pensé tout le contraire des sentiments que je voulais refouler parce qu’il le fallait. Je ne veux pas de cette colère. Je n’en veux pas. Je voudrais oublier le mauvais ensuite viendra le temps d’oublier le bon. Pour le moment je m’aperçois que le souvenir de ces moments me permet de ne pas m’énerver.

« Chut… chut… dors. »

Mes souvenirs veillent sur moi.