Air courant
J’ai envie d’air. De grand vent qui me claque les joues, de brise dans les yeux, du piquant du froid, peu m’importe si le ciel est gris, bleu ou noir. J’ai besoin d’air.
Besoin de marcher dans la ville. De ne pas savoir où aller, mais d’aller, foncer. Que mes pas soient des uppercuts à la terre qui me porte.
Puis j’ai envie de m’asseoir, et de regarder la vie des autres qui traversent la mienne durant si peu d’instants, j’ai envie de sentir l’odeur de l’hiver, des macarons du coin de la rue, du thé fumant en bord de tasse. J’ai envie de mélanger la fumée de mes cigarettes au brouillard d’une terrasse. J’ai envie de voir noël dégouliner des vitrines comme une petite fille interdite par la magie. J’ai envie de me souvenir. J’ai envie d’avoir envie. J’ai envie de me perdre dans la foule pour me sortir de moi, j’ai envie de renifler la vie des autres, frôler les hommes, écouter les femmes, et regarder les mômes dans la rue, piailler leur adolescence à tout va.