Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma vie, mes amours, mes amants, mes emmerdes et le reste
22 décembre 2009

J’étais de sortie.


Je n’en avais pas envie. C’était samedi. J’avais envie de tartines et de chocolat chaud. J’avais envie de traîner devant un DVD. J’avais envie de rien d’autre.

Sauf que les anniversaires, ça ne repousse pas. J’ai donc fait un effort. Epilation des pôles à poils, orteils peinturlurés, et cheveux séchés à force du poignet. Yeux mascarade, et cou senteur moi. Hop en deux coup de cuillères à peau : j’ai retrouvé une drôle de femme dans la glace. Un peu vieillie, un visage plus dur, plus tendu, mais je l’ai reconnue. C’était presque moi.

 

J’ai tourné une heure pour me garer dans un quartier que je n’aime pas. Quartier de la gare et de ceux qui s’égarent. J’ai fini par trouver une mini place. La moitié sur le trottoir l’autre moitié garée. Restau, rien à relever de transcendant, les convives agréables, mais cette fatigue plantée dans ma tête, me plombait le cul sur la chaise et allait alléger mon tube de doliprane sous peu. Deux heures du mat j’ai des frissons… Je remonte à pied un trottoir verglacé dans des petites chaussures inappropriées, les poings enfoncés dans les poches, prêts à être dégainés dans une chute ou sur une gueule surgissant de l’ombre. Le moral gelé. J’ai froid. Je constate. J’ai froid de partout. Je grelotte.

 

Un attroupement près de ma voiture. Un bande de jeune blacks en grande discussion. Deux voitures garées en double file me bloquent. J’ai froid. Je me suis garée juste en face d’une boite de nuit chaudasse que je n’avais pas vue. Impossible de sortir de cette foutue place sous les regards amusés.

Deux solutions : entrer dans cette boite pourrie et essayer de trouver les connards quatrequatreteur, ou appeler la fourrière. Facile.

J’ai largué mon sac sous le siège, et d’un pas franc et décidé j’ai fendu l’attroupement devant la boite et j’ai sonné à la porte. Le clapet cyclope s’est ouvert et l’œil derrière m’a dit

- Soirée privée ! qui t’es toi ?

- scusez moi m’sieur, je suis la voiture garée là en face et je ne peux pas sortir, je cherche les propriétaires des deux gros châssis, là en double file. Et je présume que…

Le loquet s’est refermé. Silence. J’attends un peu sous l’œil dubitatif des badauds… Je re-sonne. et là, c’est la porte en entier qui s’est ouvert avec au milieu d’un grand fraca, un grand black immense. Le géant vert.

- QUOI QU’EST-CE QU’ELLE A MA CAISSE ?

Et là j’ai pensé en tout petit dans ma tête, quoi qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?

J’ai souri, j’ai été polie. Je me suis excusée de l’avoir dérangé dans cette jolie soirée d’hiver qui caille dehors mais pas dedans, j’ai fait mille courbettes. J’ai expliqué en bredouillant que les deux grosses voitures gênaient ma petite voiture mal garée là et…Le silence du géant vert m’a regardé de la tête aux pieds, toute petite dans mes petites chaussures et sa bouche m’a ordonné :

- Bougepas. Restelà.

- heu…

Il a jeté des clés à un autre gars, les deux voitures ont bougé sans je comprenne quoi que ce soit. Il m’a demandé mes clés, que j’ai donné et je ne m’explique même pas pourquoi sans hésiter. Il les a jetées à l’autre bonhomme sans rien dire... Ma voiture est venue se garer devant moi, j’étais toujours bouche bée, tétanisée.

Le géant m’a prié de monter en voiture dans un geste galant, et m’a souhaité « bonne nuit mademoiselle » en refermant la portière.

 

J’ai enclenché la première, j’ai remercié de la main dans un coucou naïf et un drôle de sourire soulagé.

 

Mâdemouaselle ? Putain fait chaud dans cette voiture.

Entre l’angoisse, la peur, le stress, l’endroit glauque, et le « mademoiselle » détendu qui signait la fin de l’histoire, la température etait montée de 40 degrés sans que je ne m’en rende compte.

 

- Putain fait chaud dans cette voiture. Fait chaud…

Trois heures du mat, je rentrais enfin chez moi. Épuisée, et à nouveau frigorifiée.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Oullla , mais ou tu traines toi ?<br /> Moi squi m etonne dans ton histoire, c'est que t'es pas rentrée dasns la boite, ni vidé le bar avec le grand black pour de rire.<br /> Mais je t'aime hein !!!<br /> Des bises, pleins !
R
C'était une longue histoire.
I
a que coucou! un peu d'adrénaline ça fait pas de mal. hein?... j'ai eu chaud aux fesses... mince! quand j'y repense drôle d'ambiance quand même. le genre d'histoire où tu te dis comment j'ai fait pour me trouver dans ce bazar sans rien gérer ni comprendre.
J
Comme quoi, les gros cons ne sont paas toujours des gros cons. Et l'audace paye.<br /> Bref, coucou. La bise, en cette période festi-morne.
Ma vie, mes amours, mes amants, mes emmerdes et le reste
Publicité
Ma vie, mes amours, mes amants, mes emmerdes et le reste
Derniers commentaires
Publicité