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Ma vie, mes amours, mes amants, mes emmerdes et le reste
2 janvier 2010

J’ai vu la ville.


J’ai vu un tableau de maître, une semelle de chaussure sur la quelle était écrit 19.90, la pluie s’agglutiner dans le caniveau. J’ai vu une pizza congelée, un joli verre à pied, j’ai vu des enfants en costumes, des femmes à paillettes, des sourires métalliques, des hommes voûtés, d’autres fiers. J’ai vu des gens que je connaissais, d’autres que je ne connaissais pas. J’ai vu la panique d’un restaurateur, des mensonges flotter. Puis j’ai vu une femme perdue, un tourniquet de métro, des troupes d’ado, une bouteille de Jack’ D lancée de mains en mains, des bouches ouvertes sur le bonheur d’être insouciant avec des rires dedans. J’ai vu des sièges vides et des gens debout dans des balancements,  des baisers d’enfants, un escalator plein de sang, une vie allongée tout en haut dans une flaque rouge et du doré d'urgence, un froid raser les murs, un briefing de gendarmes. Puis la pluie sur des coins de parapluies, une fenêtre ouverte sur un chat qui attend la fin de la nuit. Des visages heureux crier sur la rue des bonnes années à qui veux. Des claquements de bises, la ville se soulever et s’enlacer pour le top de minuit.

J’ai vu des photophores sur toutes les marches d’un escalier, un parquet de danse ciré. J’ai vu une jupe fendue jusqu’en haut d’une hanche tendue, des souliers vernis à talons vertigineux, la grâce de deux corps soudés dans un tango argentin argenté. J’ai vu un téléphone à clapet se refermer, des sourires sur des pensées. Des larmes aux yeux.

Puis j’ai vu des voitures passer vite, un bus klaxonner, un parapluie rouge tenu comme une ombrelle, un manteau beige pressé avec un homme dedans. D’autres manteaux hagards peut-être vides, et des grappes d’inconnus chanter, l'alcool aboyer sur les trottoirs. Puis j’ai vu des gens se quitter, des feux rouges passer au vert. Une voiture en warning, une place de parking vide. Un attroupement sous un abri fumeur, une sonnette rouge, une femme qui souhaite la bienvenue, un bâtonnet lumineux entre des seins. J’ai vu des hommes vieux avant de vivre, des dos nus, des paillettes vulgaires, une vraie fausse blonde. J’ai vu tout l’amour d’un homme rejeté d’un geste capricieux et hautain, des baisers langoureux, des corps réapprendre à danser le slow, les rires et la gêne posée sur la promiscuité de deux peaux.

J’ai vu un DJ oser hôtel california et still loving you avec le sourire, j’ai vu des bouches désarticulées en play back, et des souvenirs se glisser dans des frissons. Des ronds de lumières joncher le sol, la mousse beige d’une bière de noël, et des verres trinqués. J’ai vu des culs de poules recracher de la fumée, et un briquet à strass, une goutte de pluie qui se prenait pour une larme, et tellement de mascaras qui se faisaient la belle que s'en était un drame. Un chapeau en plumes blanches, un boa assorti, des chaussures élégantes pleines de boue, et des rangées de sacs à mains. Un ticket qui portait le numéro 118, une pièce de monnaie rouler et se poser en bout de course sur le coté face. La nuit.

 

Et puis. Le silence qui se referme sur ma porte, le bip d’un vœu dans mon téléphone, le moteur qui ronronne, la pluie sur mes vitres, la musique des essuie-glaces, la ville qui s’éloigne, le vent qui bourrasque, le cliquetis des clés contre la serrure. Et les cris de cette solitude avec un chat qui miaule au beau milieu. Le froissement de la doublure en satin de ma robe, le clic de la lumière qui m’oublie, et le soupir d’un oreiller qui s’aplatit. J’ai vu…


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Commentaires
I
Mill Eca,<br /> pas si mal. happy niou year as well miss!<br /> <br /> Harry, les images, puis les sons. deux mondes.
H
La transition est poignante. Tu passes d'une ambiance à une autre en une phrase. Tout est dit et la 2ème partie sonne comme un claquement dans la nuit, celui d'une porte qui se ferme et qui isole.
M
plutôt sympas non ?<br /> (haaaa... hotel californiaaaaa !!!)<br /> (happy niou year !)
I
Oui! bien sûr ça valait la peine! capter la vie c'est toujours bon à prendre. partout où y'en a...
H
rien que pour tous ces petits riens ça valait le coup de sortir<br /> non ?<br /> <br /> baisers
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