Lettre à l’être.
Tu vois, c’est sans toi que j’ai glissé dans un bain odorant. C’est sans toi que je me suis lavé, que j’ai bu mon café dans une mousse scintillante. C’est sans toi que j’ai rêvassé longtemps écoutant le bruit de l’eau.
Tu vois, c’est sans toi que j’ai fermé ma petite robe noire dont la fermeture se trouve dans mon dos et bon sang que j’aurais aimé que tu sois là.
C’est sans toi que je me suis cambrée pour y arriver seule, c’est sans toi que j’ai écarquillé mes yeux dans le miroir pour y renforcer leur vert. C’est sans toi que j’ai décapsulé une bière pour trinquer à toutes les femmes que je porte dans ma solitude.
C’est sans toi tout ça.
C’est sans toi que je vais traîner sous les lampadaires. C’est sans toi que je vais aller voir la ville sous la lumière de la fête, que je vais arpenter la nuit, la vie, c’est sans toi que je vais porter mes lèvres à des verres, que je vais parler à des inconnus. C’est sans toi que je vais embrasser la nouvelle année.
C’est sans toi que peut-être je vais te trouver.