La dernière première fois.
C’est avec trois bisous secs dans le cou que les intentions furent clarifiées. Trois bisous posés l’un sur l’autre sur ma nuque alors que mes mains étaient occupées à vraiment autre chose. Et puis des mains posées sur mes hanches pour une invitation à un volte face. Et puis un corps vêtu contre le mien.
Trois bisous, trois gestes. Quelques caresses et pressions bien localisées. Quelques désirs formulés par un sexe à l’étroit. Bien sûr que je l’ai senti son désir pointer, bien sûr qu’il est monté à chaque pression contre moi. Mais le mien ? Où était fourré le mien de désir?
Tout est allé vite, et si une phalange glissée dans un orifice intime formulait un «coucou vient par là toi» tout ça manquait de conviction. De DésIr… ça manquait de Vrai désir. Ce n’est pas le mien qui manquait, il était bien là, pendu à toutes mes lèvres... Les hommes qui ne désirent qu’avec leur sexe, ça ne me suffi pas…surtout en trois bisous, trois gestes, trois coucous, trois caresses, deux temps trois mouvements, dont un putain de temps pour un préservatif mettant le bourgeon d’un possible plaisir en suspension… et tout s’arrête en moins de trois minutes. Te laissant une carcasse repue, fatiguée et encombrante entre les bras et les jambes…
« L’amour
physique est sans issue
je vais et je viens
entre tes reins
je vais et je viens
et je me retiens
non ! main-
tenant
Viens ! »